Pour une première découverte de Sainte-Suzanne, nous vous recommandons de commencer par explorer la cité médiévale. Ensuite, profitez d’une agréable balade le long de la Promenade des Moulins, qui longe la rivière de l’Erve. Cette promenade vous garantira un moment de tranquillité et de détente assuré !

Au Moyen-âge, les habitants de Sainte-Suzanne se sont installés à proximité du donjon roman. Cependant, avec l’essor de la population au cours les années 1400, les villageois ont choisis de s’établir en contrebas de la cité médiévale, au bord de l’Erve. Ainsi, on se servit de la puissance de l’eau de la rivière pour mettre en mouvement les roues des moulins. Autrefois, le Hameau de la Rivière comptait 22 moulins.

Le moulin à papier

Au pied de la cité médiévale se trouve un talent rare dans l’un des nombreux moulins bordant l’Erve. Laissez-nous vous présenter, Carlos Robert, un homme passionné et dernier maître-papetier de France, qui vous accueillera lors d’une visite guidée au moulin, pour vous expliquer son travail et les étapes de fabrication du papier. Il réalise à partir de vieux chiffons du papier, selon des méthodes ancestrales du XIIIème siècle. Si vous êtes un amoureux du patrimoine, allez jeter un coup d’oeil, vous ne serez pas déçus !

OT de Sainte-Suzanne les Coëvrons
Le Grand-Moulin de Sainte-Suzanne

Le Grand-Moulin

Saviez-vous que ce moulin, le plus grand et le plus ancien de la seigneurie de Sainte-Suzanne, existe depuis presque 1000 ans ? Le Grand-Moulin a moulu du grain sans discontinuer jusqu’en 1937. Sa roue tournant au rythme de l’eau, est désormais reliée à de grands maillets de bois servant à broyer les chiffons, matière première du papier.

La fabrication du papier

Le maître-papetier sélectionne méticuleusement avant de les découper, et de les broyer pendant près de 30 heures sous les puissants maillets de bois activés par la force de l’eau. Contrairement aux autres papetiers en France, Carlos n’utilise pas de la pâte de cellulose déjà toute faite. Il la fabrique lui-même à partir de chiffons. La pâte apparaît peu à peu, et est mise sur un tamis pour donner sa future forme au papier. Les odeurs et le bruit provoqué par cette fabrication ont quelque chose de dépaysant. Le papier est enfin seché sur de longues cordes, suspendues au-dessus des têtes des visiteurs. Un peu comme de grands fils à linge !

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Moulin à papier de Sainte-Suzanne
Mathieu Lassalle – French Wanderers – Mayenne Tourisme

Se dépayser en Mayenne

Flânez paisiblement en contrebas du village médiéval de Sainte-Suzanne, le long de la rivière, pour un moment de calme et de détente.

La Promenade des Moulins

Comme le faisaient meuniers, tanneurs et papetiers durant des siècles, suivez la Promenade des moulins en partant de la cité médiévale pour cheminer vers la vallée de l’Erve. C’est là que se trouvent les moulins à eau. De bonnes chaussures sont nécessaires, sans pour autant partir en randonnée ! La promenade fait seulement 3,7 kilomètres.

Étape
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Le Moulin à papier

Le Moulin à papier

Commencez votre promenade vers le moulin à papier. Ancien moulin des seigneurs de Sainte-Suzanne, le Grand Moulin ou moulin de Vicomte, était utilisé pour moudre le grain du Moyen Age au XXe siècle.
Aujourd’hui Moulin à Papier traditionnel, le papier y est fabriqué à la main suivant les traditions des Maîtres-Papetiers en vigueur entre le 13ème et le 18ème siècle.

La tannerie

Les tanneries sont proches de la rivière, car les peaux devaient être rincées dans l’eau plusieurs fois tout au long du processus qui durait de 12 à 15 mois. Trempées d’abord dans des bains de chaux, les tanneurs y retiraient tout d’abord la chair (écharnage) et les poils (ébourrage). Dans des bacs, les peaux sont ensuite baignées dans une eau tannique (eau + tan) durant plusieurs mois, afin de rendre le cuir imputrescible.

Source de la Saltière

En poursuivant votre chemin, prenez le temps d’explorer les alentours. Peut-être aurez-vous la chance de découvrir une charmante enseigne de tarot, typique des ruelles pittoresques de Sainte-Suzanne, dissimulée près du Moulin à Papier.

Ensuite, traversez le petit pont qui se trouve en face d’une ancienne tannerie et suivez le cours de la rivière de l’Erve. Vous aurez l’occasion de passer devant la Source de la Saltière, une fontaine datant de 1792.

Continuez le long du sentier, afin d’avoir une vue sur la cité médiévale de Sainte-Suzanne, depuis le bas de la ville.

La carrière

Vous êtes au beau milieu du site de l’ancienne carrière de Sainte-Suzanne, qui a été en activité jusque dans les années 1950. Des deux côtés de la rivière, sur les flancs rocheux, se trouve du grès rose. Cette pierre très solide était exploitée pour les constructions en général, mais aussi pour le pavement des routes, notamment à Paris, lors des travaux du Baron Haussmann. La maison la plus proche est celle du maître-carrier. Plus à gauche, perdue dans la végétation, se trouvait l’ancienne forge qui servait à l’affûtage des outils. À droite, on trouve une bâtisse dans laquelle il y avait le concasseur conçu pour réduire les blocs de grès en petites pierres ou graviers. Les morceaux de roche inutilisables par les tailleurs de pavés étaient amenés ici pas des chariots positionnés sur des rails. De l’autre côté du pont, se situe une autre maison d’un maître carrier. Sur ce site, il y a eu jusqu’à 7 maisons de carriers, ce qui montre l’importance des carrières de Sainte-Suzanne au XIXᵉ siècle et au début du XXᵉ siècle.

Le moulin à foulon

Le moulin à foulon de la Roche du Pont-Neuf servait à la préparation des draps pour la fabrication de vêtements. Des grands draps de laine d’environ 20 à 30 mètres de long sur 1,10 mètre de large, étaient acheminés jusqu’aux moulins à foulon pour être traités et préparés afin d’en faire par la suite des vêtements résistants, voire imperméables. Les tissus étaient trempés dans des bacs remplis de terre argileuse, d’eau chaude et d’urine afin d’être lavés et dégraissés. Des maillets, appelés foulons, venaient frapper les tissus pour les laver et les dégraisser. Les draps de laine étaient ensuite séchés, puis feutrés. On estimait qu’un drap n’avait reçu un bon foulonnage qu’après avoir reçu de 70 000 à 80 000 coups de maillets !…

Un choisel

Un choisel est un petit canal dérivé de la rivière, en terre ou en bois, pour alimenter les moulins. Les meuniers devaient maîtriser la puissance et le débit de l’eau pour régulariser la rotation de la roue. Ces canaux de dérivation leur permettaient de faire tourner la roue toute l’année. Quand la rivière était basse, notamment en été, les barrages ou un système de vannes réglables sur le choisel permettaient d’accumuler l’eau en amont et de la déverser avec assez de puissance pour faire tourner une roue. À l’inverse, en hiver, lorsque la rivière est pleine et rapide, le choisel permettait aux meuniers, grâce à ses vannes de régulation, de régler la force de l’eau pour que la roue tourne à une vitesse normale.

Les choiseaux

Un choisel / des choiseaux. Trois moulins qui exerçaient différentes activités se trouvent ici. À votre gauche, un moulin à orge. À côté, on observe un moulin à blé dont l’emplacement de la roue reste encore visible sur le milieu du bâtiment. En poursuivant par le chemin des Dames, et dans le jardin situé à votre droite, existait un moulin à papier aujourd’hui disparu. Vous pouvez observer la vanne de régulation de l’eau qui permettait de régler le débit de l’eau et, en cas de surplus, de la renvoyer vers la rivière.

La mécanique

Ce moulin date du 15ᵉ siècle, et son premier nom était “le Moulin de la Rivière”. À l’origine moulin à papier, il deviendra un moulin à grain lors de sa reconstruction, suite à un incendie qui survint en 1709. Au début du 20ᵉ siècle, le moulin fabriquait de l’électricité. Par la suite, les trois frères qui habitaient le moulin (un bûcheron, un charpentier et un comptable) s’associèrent pour transformer le moulin en scierie mécanique, fonctionnant grâce à la roue du moulin.

Le moulin du Gohard

Le Moulin du Gohard était autrefois un moulin à papier. Il produisait par an environ 600 rames de papier, constituées chacune de 500 feuilles, soit environ 300 000 feuilles de papier à l’année. Cette production de papier servait pour l’écriture dans les provinces du Maine et de l’Anjou, mais aussi pour la fabrication de cartes à jouer dans les deux carteries de Sainte-Suzanne. Par la suite, il fut reconverti en moulin à blé, et bien plus tard encore en lieu d’habitation.

Les lavoirs

De nombreux chemins mènent au lavoir, lieu de vie important pour les femmes du village. Les lavoirs se situent au bord d’une rivière, ce qui permet aux lavandières* de venir laver, mais surtout rincer le linge. Le rinçage demandait plus d’eau que le lavage, qui pouvait être fait dans des bassines à l’intérieur même des habitations. Ici, on observe deux types de lavoirs, un public et un privé accessible uniquement par la cour de la propriété. De nombreux lavoirs privés ont existé à Sainte-Suzanne, dès lors que l’habitation était en bordure de rivière ou de biefs. Les lavoirs étaient également un lieu social pour les femmes, constituant de rares espaces où elles pouvaient se retrouver et discuter.

*Une lavandière désigne une femme qui lavait le linge. Autrefois, le lavage s’effectuait essentiellement en utilisant des cendres de bois insérées dans un pochon de toile.

Le Moulin du Petit Gohard

Le Moulin du Petit Gohard a été construit au début du 15ᵉ siècle pour fabriquer de la farine de blé. De ce moulin, il ne subsiste que le système hydraulique qui alimente toujours la roue. Le moulin que vous voyez devant vous a été reconstruit par la suite au 18ᵉ siècle pour en faire un moulin à papier. Ce fut le dernier moulin à papier à fonctionner jusqu’en 1846. 25 ans plus tard, le préfet de la Mayenne exigea sa transformation en moulin à tan et en tannerie pour produire plus de peaux à Sainte-Suzanne pour les soldats. Treize personnes y travaillaient et cette tannerie fonctionna jusqu’en 1924. Juste en face du moulin se trouvait la maison du maître Tanneur.

Moulin à Tan

Le terme « tan » vient du mot gaulois « tann » qui signifie « chêne ». Vital pour les tanneries, les moulins à tan fabriquaient de la poudre en broyant l’écorce des jeunes chênes. Cette poudre, concentrée en tanin, permettait de stabiliser et conserver les peaux de bête. Pour pouvoir les tanner, les peaux étaient plongées durant plusieurs semaines dans des bacs remplis d’eau et de poudre de chêne, le tan. Après 12 à 15 mois, les peaux étaient prêtes, résistantes et utilisées pour de multiples usages au quotidien (vêtements, selles de cheval, etc.).

Château Gaillard

Cette maison de maître date du 15ᵉ siècle. Derrière elle, se dresse un ancien moulin à tan.

Auge à papier

Cette cuve, appelée autrefois “pile”, servait dans la fabrication du papier. Les morceaux de tissus ou de cordages et filets usagés, de lin et de chanvre qui avaient fermenté plusieurs jours auparavant, étaient placés à l’intérieur afin de fabriquer la pâte à papier. La roue du moulin à eau permettait d’actionner des maillets de bois, qui plongeaient à intervalles réguliers dans cette auge afin de déchiqueter et séparer les fibres des tissus pour en faire de la pâte à papier. Ce procédé est encore utilisé de nos jours par le Papetier du Grand Moulin de Sainte-Suzanne.

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